vendredi 21 janvier 2011

Film d'horreur des 80's surprenant !

Alors voilà, oui, j'aime, j'adore le cinéma ! Tout le cinéma, tous les genres de Fellini à Miike en passant par Spielberg et Kurosawa... Je ne cite pas Kubrick sciemment car il fera bientôt l'objet d'un billet d'humeur et je vous dirais ce que je pense de lui et de son cinéma !

Bref, depuis très longtemps, je regarde n'importe quel genre de film et comme tout bon cinéphile qui se respecte, j'ai eu une phase de boulimie cinéphilique aïgue où je regardais tout et n'importe quoi...

Aujourd'hui, ça va mieux, merci de demander ! Je continue à apprécier le cinéma dans sa globalité et j'ai mûri donc mes goûts se sont affinés et j'ai à présent une prédilection pour les films dits "de genre", c'est à dire le fantastique, la SF et l'horreur. Autant vous avouez tout de suite que le magazine "Mad Movies" est l'une de mes lectures principales... Pour ne pas dire la seule, tout du moins, en ce qui concerne les magazines, pour les bouquins, c'est plus compliqué...


Mais je m'égare ! Donc films de genre disais-je que je consomme avidement, ce qui ne m'empêche pas toutefois d'apprécier la filmographie de Truffaut ou De Palma, somme toute plus sage !

Et à ce titre, de goût pour les bandes un peu plus "craspecs", je voudrais partager ma découverte, certes tardive, d'un film de 1988, qui à l'époque fut sélectionné au défunt (SNIF!) festival d'Avoriaz :

Elmer, le remue-méninges (Brain Damage) de Frank Henenlotter.


Alors, kézaco ? Et bien le fameux Elmer du titre est une sorte de gros ver noir/bleu prenant possession d'un être humain qu'il contrôle comme un pantin grâce à un liquide qu'il administre directement dans le cerveau. Cet humain permet alors à Elmer de tuer à loisir d'une façon toute particulière: en aspirant le cerveau des victimes !

Voilà, à peu près pour l'idée de base générale... Toutefois, je préfère mettre en garde toute personne qui serait tenté de regarder ce film :

- C'est un vieux film des 80's difficilement trouvable
- Qui dit vieux film, dit un cachet un peu vieillot
- Les effets sont vieux donc et surtout hyper cheap
- Les acteurs ne jouent pas très très bien

Je conseillerai donc ce film plutôt à un public averti déjà habitué à l'horreur et au gore (très présent dans le film) des 80's. Par nombre d'aspects, le film se rapprocherait d'une série Z et pourtant au final, on se retrouve avec une série B fort honorable et surtout au scénario et à la réfléxion plus profonde qu'il n'y paraît...

Car sous couvert de film d'horreur, Henenlotter (le réal', suivez un peu, merde !) nous tend ici un portrait de la société US de la fin des 80's. La coke et autres drogues ont fait depuis belle lurette leurs apparitions contaminant et n'épargnant aucune strate sociétale. L'on peut affirmer, sans réserve, que la décennie des 80's aura vu la pandémie des drogues en tout genre de laquelle découlera la découverte, en partie, du sida assez peu connue jusque-là. La parenthèse enchantée se referme violemment...

Bref, la drogue et la dépendance sont la pierre angulaire de ce film. Car, ce fameux Elmer (pour être plus exact Aylmer) prend le contrôle des êtres humains par la dépendance. Grâce à un appendice bucal qu'il pénètre dans la nuque de la victime, il y distille un liquide directement dans le cerveau provoquant chez l'individu, visions, état de grâce, désorientation jusqu'à annihiler toute personnalité de l'individu qui n'a plus aucune conscience de soi, ni de ses actes... Je passerai sous couvert, la dialectique quelque peu homosexuelle de l'administration de la drogue par le ver qui ne m'intéresse guère ici et que je développerai probablement dans un autre billet.



Ce qui est intéressant ici avec la drogue d'Elmer est qu'elle crée un état illusoire de bien-être altérant la réalité et une dépendance immédiate. C'est ainsi que le héros du film, Brian, va voir sa vie basculer après sa rencontre avec ce ver inquiétant. Et c'est là que le réalisateur (auteur également du scénario) réussit à donner de la dimension à son film en dépeignant la lente déchéance de son héros.

Tout d'abord, le héros évacue toute vie sociale pour se consacrer exclusivement à Elmer et surtout aux visions qu'il procure. Il rejette sa petite amie, ne parle plus à son colocataire de frère et s'enferme des heures durant dans la salle de bains et la chambre dans lesquelles, il a posé des verrous multiples. Alors que la première scène nous montrait le héros assoupi, on ne le voit pour ainsi dire plus dormir, ni se nourrir d'ailleurs. Pire que d'annihiler sa conscience momentanément, son instinct de survie et ses besoins vitaux semblent avoir disparus. Il n'est plus que l'ombre de lui-même ne vivant que pour expérimenter la douce mélancolie procurée par la drogue. Physiquement, à l'écran, son état se détériore vitesse grand V.

La maquilleuse du film a fait un formidable travail en pâlissant progressivement le héros jusqu'à ce qu'il devienne un monstre diaphane aux lèvres écorchés, signe de la déshydratation avancé qu'il subit, et perdant kilo après kilo, par manque de nourriture...

Afin de faire tenir, le métrage sur 86 minutes, le réalisateur toujours dans l'idée de dépeindre les effets de la drogue et de la dépendance va donner un regain de vie à son héros subtilement amené par la rencontre de ce dernier et du personnage de la séquence d'ouverture, véritable propriétaire d'Elmer.
Le héros, va alors prendre conscience de sa déchéance et tenter d'y mettre un terme en "s'auto-sevrant" de la drogue d'Elmer. C'est, selon moi, l'une des meilleures séquences du film et l'une des plus gores aussi.

Brian quitte son appartement et se retrouve dans une chambre d'hôtel, miteuse et poisseuse à souhait, avec Elmer qu'il pose loin de lui. Le personnage de Brian souhaite sincèrement ne plus être prisonnier de la drogue et de ce fait, il ne veut plus cautionner les actes meurtriers d'Elmer. Ici, l'action est louable mais très vite et selon les propres dires d'Elmer, on se rend compte que la dépendance est trop forte et après des scènes poignantes et parfois difficilement soutenables où Brian tente désespérément de ne pas craquer, il va finir par le supplier...

Je pense que le dernier paragraphe fera probablement écho à toute personne étant addict à quoi que ce soit ayant déjà essayé vainement d'arrêter par soi-même. Il est très difficile d'y parvenir et la majorité finira par céder comme Brian qui se retrouve à implorer son dealer de ver pour sa dose vitale.

La drogue a finie par le rattraper et si, au départ, les meurtres étaient commis par Elmer grâce à l'aide involotaire de Brian, suite à cet épisode vain de libération, Brian va se retrouver être le complice conscient d'Elmer dans sa fringale de cerveaux humains ou comment grâce au pouvoir de l'addiction, un individu lambda va se retrouver à commettre les pires atrocités afin de se plier à la volonté de celui qui détient le pouvoir de lui faire faire ce qu'il souhaite... L'esclavage peut revêtir différentes formes !

Ce petit texte est déjà assez long comme ça donc je vais m'arrêter là et ne pas déflorer la fin du film, qui est loin du happy-end et se rapprocherait plus de l'overdose.

A votre bon coeur, de le regarder si vous le souhaitez. En tout les cas, j'ai été plus qu'agréablement surpris par ce film dans lequel je ne m'attendais pas à découvrir une telle satire sociale et un tel pamphlet anti-drogue sur ces effets et surtout sa dépendance. On cite souvent Trainspotting (de Danny Boyle) dans ce cas-là et finalement un petit film gore des 80's est tout aussi efficace et la charge y est tout aussi, voire plus, virulente !

Premier blog, premier message...

Comment commencer ? Tout d'abord, une présentation succinte de l'être humain derrière sa machine: alors, voilà, jeune homme de 27 ans bourré de défauts mais j'assume qui s'est dit à force de surfer sur différents blogs que peut-être il pourrait à son tour en créer un. Je n'ai pas forcément grand chose à dire mais au vu de certains blogs je me dis que le mien ne sera pas forcément le pire... Sinon, ce que vous trouverez ici mais que vous trouverez ailleurs sûrement aussi : des films, des livres, des doutes, des films, des joies, des questionnements et encore des films.

Bref si le coeur vous en dit, sinon vous connaissez la sortie ! Cet espace est le mien et je peux y faire ce que bon me chante. Tant mieux si cela vous plaît et dans le cas contraire, je vous emmerde !

Parce que vous vous croyez meilleur que moi...?!